Pourquoi n’est-il pas conseillé de placer la machine à laver dans la salle de bain ?

Sur le papier, l’idée semble séduisante : installer sa machine à laver dans la salle de bain pour regrouper les fonctions d’eau, éviter d’encombrer la cuisine, et isoler les nuisances sonores dans une pièce déjà dédiée à l’humidité. Pourtant, cette configuration présente bien plus d’inconvénients qu’il n’y paraît, tant du point de vue de la sécurité que de la durabilité de l’appareil.

Salle de bain

Salle de bain. Source : spm

La salle de bain est, de loin, la pièce la plus humide de la maison. Et c’est précisément là que réside le problème. Une humidité ambiante élevée, surtout dans une pièce souvent mal ventilée, accélère la corrosion des composants internes de la machine à laver – qu’il s’agisse du tambour, des circuits électroniques ou même des joints. On sent parfois cette odeur de métal humide ou de plastique chaud, sans trop savoir d’où elle vient… Ce que l’on oublie souvent, c’est que cette corrosion ne se manifeste pas forcément immédiatement, mais agit à bas bruit, réduisant peu à peu la durée de vie de l’appareil et augmentant le risque de pannes.

De plus, une machine à laver ne se ferme pas juste après usage. Pour éviter les moisissures, la porte et le tiroir à lessive doivent rester ouverts plusieurs heures après chaque cycle, ce qui pose vite un problème d’espace et de circulation dans une petite salle de bain. Sans parler des odeurs de linge humide qui peuvent s’accumuler dans un environnement déjà saturé en vapeur d’eau.

Risques électriques : un danger bien réel

On minimise trop souvent les dangers électriques liés à l’usage simultané d’appareils dans une pièce humide. Or, en France comme dans la plupart des pays européens, des normes très strictes encadrent l’installation de tout appareil électrique dans la salle de bain rappel Daniel Odin, expert en ménage domestique. La proximité de l’eau augmente considérablement les risques de choc électrique, notamment si la machine est utilisée pendant que quelqu’un prend une douche ou un bain. Et franchement, il n’y a rien de plus rassurant que de savoir que ses habitudes sont sûres, surtout quand on a des enfants à la maison. À cela s’ajoute l’interdiction d’utiliser un sèche-cheveux ou tout autre appareil électrique dans une salle de bain mal ventilée lorsque l’humidité est encore présente : le risque n’est pas théorique, il est bien documenté par les assurances et les services de secours.

Le meilleur emplacement ? Une cuisine bien ventilée ou un espace dédié

Si l’on cherche la meilleure alternative, la cuisine reste généralement le lieu le plus sûr et le plus pratique. Petit conseil : pensez à glisser un petit tapis antidérapant sous l’appareil, ça évite les vibrations sur le carrelage. Elle est moins sujette aux variations extrêmes d’humidité, dispose déjà de canalisations et d’un raccordement électrique conforme, et permet une installation plus durable. La seule vraie contrainte : éviter de placer l’appareil trop près d’une source de chaleur comme une plaque de cuisson ou un four. La chaleur directe peut altérer le bon fonctionnement du moteur ou des circuits. Autre option plus adaptée encore : une buanderie, un cellier ou même un placard technique ventilé – de plus en plus de logements neufs sont pensés en ce sens, précisément pour contourner ces contraintes.

Et si la salle de bain est le seul espace disponible ?

Il arrive, en particulier dans les petits logements urbains, qu’aucun autre emplacement ne soit envisageable. Dans ce cas, il est impératif de prendre un certain nombre de précautions pour protéger la machine… et ses occupants. L’essentiel, c’est l’étanchéité et la ventilation. Si la salle de bain n’a pas de fenêtre, l’ajout d’un extracteur d’air performant est fortement recommandé. L’humidité doit pouvoir être évacuée rapidement après chaque douche. Rien de plus agréable qu’une salle de bain fraîche et sèche juste après, on respire mieux et tout dure plus longtemps. Côté sécurité, les normes imposent une distance minimale de 60 cm entre l’appareil et toute source d’eau directe (baignoire ou douche). Un pare-éclaboussures – rideau, cloison ou meuble surélevé – peut faire la différence. Veillez également à ne pas utiliser de rallonges électriques : non seulement elles ne sont pas adaptées à une pièce humide, mais elles peuvent provoquer des courts-circuits, surtout si elles traînent au sol. Une prise dédiée, installée par un professionnel, est donc non négociable.

Optimiser l’installation pour minimiser les risques

Le choix du modèle a aussi son importance. Une machine à chargement frontal, par exemple, permet une ouverture plus pratique et s’intègre souvent mieux dans des espaces restreints. Attention à laisser au moins 5 à 10 cm entre l’arrière de la machine et le mur pour une bonne ventilation. Pour éviter les vibrations excessives – fréquentes sur les sols carrelés de salle de bain – l’ajout d’un tapis antidérapant ou de patins en caoutchouc est un petit investissement souvent payant, et l’on voit tout de suite la différence : moins de cliquetis désagréables et une machine qui reste bien en place même en essorage. Enfin, le recours à un électricien qualifié est essentiel pour vérifier la conformité de l’installation électrique. Ce point est souvent négligé, mais une prise mal protégée ou mal positionnée peut annuler votre assurance habitation en cas de sinistre.

Une solution de repli, à encadrer avec rigueur

Installer sa machine à laver dans la salle de bain n’est pas interdit, mais c’est clairement une solution par défaut qui nécessite rigueur et vigilance. Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement la longévité de votre électroménager, mais aussi votre sécurité. Imaginez juste l’odeur de moisi qui s’installe parce qu’un joint a fui sans qu’on s’en rende compte…

Mieux vaut anticiper les contraintes techniques, investir dans quelques aménagements simples, et consulter un professionnel si nécessaire, plutôt que de devoir faire face à une panne prématurée ou à un risque évitable.

Contenus sponsorisés