Rotation culture : pourquoi faut-il éviter de cultiver des tomates et des oignons au même endroit ?

La tendance bio fait beaucoup d’émules depuis quelques temps. Même les jardiniers en herbe s’y mettent : quelle satisfaction d’avoir son potager à la maison et de déguster ses propres légumes ! On imagine bien que vous avez suivi quelques tutos pertinents sur le Net, mais peut-être que certaines subtilités vous ont échappées. Eh oui, avoir la main verte, c’est tout un art ! Et il n’est pas rare de tomber de haut et d’avoir de grosses déceptions, comme lorsque vous plantez les tomates et les oignons ensemble !

Par exemple, si on vous dit « rotation des cultures ». Est-ce que cela vous parle ou pas du tout ? C’est pourtant une expression à connaître, avant même de se lancer dans l’aventure. Il suffit d’une erreur pour gâcher ses cultures. Savez-vous notamment qu’il ne faut jamais faire pousser des tomates ou des oignons au même endroit deux années de suite ? Explications.

Pourquoi ne pas planter les tomates et les oignons au même endroit ?

Dans la sphère de l’agriculture, on parle de « rotation culturale » quand on fait référence aux cultures échelonnées sur la même parcelle année après année. De quoi s’agit-il exactement ? Alors, pour mieux vous faire comprendre ce principe : si, par exemple, vous plantez des tomates ou des oignons au même endroit dans le potager deux années suivies, sans veiller à instaurer une rotation adéquate des cultures, cela peut causer divers problèmes. Etrange, dites-vous ? En fait, il faut comprendre que chaque plante a des besoins différents en nutriments. Or, une culture répétée peut finir par épuiser le sol.

Prenons le cas des tomates par exemple : comme vous le savez, elles sont nutritives et demandent une grande quantité d’azote, de phosphore et de potassium pour s’épanouir. Pour leur part, les oignons, eux, n’ont pas les mêmes besoins. Dès lors, s’ils sont cultivés au même endroit année après année, le sol manquera inéluctabement de nutriments et ils ne pousseront plus correctement. Et cela ne s’arrête pas là : si vous les cultivez dans le même espace plusieurs années de suite, c’est ainsi le meilleur moyen d’attirer les insectes ravageurs dans le sol. Cela s’explique simplement parce que ces agents pathogènes y sont tellement habitués qu’ils y reviennent systématiquement. En plantant le même légume dans le sol, vous fournissez une source de nourriture continuelle à ces indésirables. Ainsi que vos cultures seront ravagées !

Quels sont les légumes à ne pas associer aux tomates ?

Planter des tomates

Planter des tomates – Source : spm

Autre subtilité à connaître dans le monde agricole : certaines plantes ne font pas bon ménage entre elles. Pour avoir une récolte fructueuse, et surtout pour ne pas abîmer vos fruits ou légumes, vous devez absolument vous renseigner sur les combinaisons de cultures les plus appropriées. Tenez, justement, la meilleure manière de faire prospérer vos plants de tomates est de les entourer d’un voisinage sain : pour booster leur croissance, misez sur la carotte, la laitue, le concombre, l’ail, le chou, le basilic, la ciboulette, l’asperge ou encore l’épinard. Découvrez maintenant ceux qu’il vaut mieux éviter de cultiver près de vos tomates.

  • Maïs : oui, bizarrement, cuisinés ensemble, cela donne un plat délicieux. Et, rien de tel que de marier la tomate avec du maïs pour agrémenter une bonne salade fraîche ! Pourtant, ces deux-là ne doivent pas être cultivés ensemble. Hélas, ilsattirent le même type de parasites et d’infections fongiques, à l’instar des larves de mites qui s’en nourrissent allègrement et détruisent ainsi toute possibilité de croissance. C’est donc une mauvaise idée de les planter côte à côte : ce serait un véritable festin pour les insectes !
  • Fenouil : là encore, c’est surprenant : fusionner la tomate et le fenouil dans l’assiette n’a rien d’improbable. Bien au contraire, c’est même délicieux, en plat chaud comme froid. Mais, placés en terre, ces légumes doivent se dissocier. Pourquoi ? Tout simplement parce que le fenouil inhibe la croissance des tomates. D’ailleurs, il a la réputation d’être un mauvais compagnon pour la plupart des légumes du potager. Mieux vaut l’isoler et le cultiver tout seul dans un pot ou une petite parcelle en retrait. Mais, hors de question d’en faire l’impasse : même si cette plante semble mal aimée dans le jardin, elle sent bon le réglisse et se marie parfaitement bien aux autres légumes dans vos recettes du quotidien.
  • Aneth : contrairement aux autres herbes aromatiques, comme la ciboulette ou le basilic, l’aneth n’est pas tendre avec la tomate. Il faut croire qu’elle fait l’exception. D’ailleurs, il y a une petite nuance à souligner. Car, le jeune aneth, lui, n’est pas néfaste puisqu’il aide même repousser les pucerons, ces minuscules insectes nuisibles qui affectent de nombreuses plantes. Mais une fois qu’il mûrit et qu’il est même prêt à semer, l’aneth aura tendance à paralyser la croissance des plants de tomates. Pas de bol !
  • Pommes de terre : comme elles font partie de la famille des solanacées, la tomate et la pomme de terre nécessitent les mêmes nutriments pour pousser. Il y a donc forcément une sorte de concurrence qui ne profite ni à l’une ni à l’autre, ce qui peut les rendre vulnérables aux mêmes maladies. Ces dernières peuvent alors se propager à travers le sol, ruinant les deux plantes dès que l’une commence à en être affectée. C’est un vilain cercle vicieux à éviter absolument ! A noter également que cette proximité risque d’abîmer les racines des tomates lors de la récolte.
  • Aubergine : quoi de plus succulent qu’un gratin de tomates et aubergines cuit au four ? Les Italiens en savent quelque chose : la fusion de ces deux aliments est monnaie courante dans leur cuisine. Mais, dans le jardin, c’est une toute autre histoire. La séparation est de mise puisque, comme pour la pomme de terre, l’aubergine fait partie de la famille des solanacées, c’est donc une concurrente directe à la tomate. Sachant que l’aubergine est sensible à la brûlure, cet effet risque d’être contagieux et de rendre la tomate vulnérable à son tour à cette maladie fongique qui se propage  rapidement. Comment détecter un signe de brûlure ? Il suffit d’observer vos tomates : si vous remarquez qu’elles commencent brusquement à brunir, à jaunir ou à développer des taches suspectes, alors les feuilles sont mourantes.

Quelles plantes faut-il éloigner des oignons pour les protéger ?

Planter des oignons

Oignons – Source : spm

Occupez-vous de vos oignons ! Même s’ils sont généralement connus pour être amicaux avec toutes les plantes dans le jardin, il existe tout de même quelques exceptions. Eloignez-les des plantes suivantes :

  • Haricots (verts et nains), pois et autres légumineuses : les oignons risquent de tuer certaines bactéries bénéfiques pour les racines de ces plantes, ce qui peut fortement ralentir leur croissance. Mais, dans la mesure où ces légumineuses fixent l’azote au sol et que les oignons en sont friands, mieux vaut les planter juste après la récolte des pois et haricots.
  • Asperges : entre les oignons et les asperges, rien ne va plus ! Ils se battront continuellement pour se nourrir des mêmes nutriments. Par conséquent, si vous vous entêtez à les garder à côté, vous retarderez la croissance d’une ou des deux cultures.
  • Sauge : cette plante aromatique apporte tellement d’azote au sol qu’elle peut impacter négativement le bulbe des oignons. Si vous voulez une croissance saine, mieux vaut ne pas les planter ensemble.
  • Autres plantes de la famille de l’oignon (ail, poireau, échalote, ciboulette, ciboule) : on pourrait croire qu’il serait bon de les cultiver joyeusement dans la même parcelle (du moins, cela nous aurait facilité la tâche !), mais il se trouve que ce n’est pas une bonne idée. Car, tous ces dérivés attirent de nombreux ravageurs qui risquent fort d’aller gambader du côté de vos oignons. Mieux vaut donc les espacer pour éviter les ennuis.
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