Quoicoubeh : que signifie cette expression célèbre sur TikTok ?

“Quoicoubeh”, cette expression pourrait bien être le mot de l'année, du moins pour les jeunes adolescents… Grâce à TikTok, ce mot étrange fait fureur et devient “le jeu linguistique numéro 1” de 2023, succédant ainsi à des classiques d’il y a quelques années, comme “Quoi?” auquel on répondait “Feur”. Décryptage de cette nouvelle tendance ! 

Quoicoubeh : c’est quoi ?

Dans les enceintes scolaires, un terme résonne particulièrement parmi les jeunes : « Quoicoubeh ». Il sert de piège verbal, une tactique astucieuse employée par les ados pour confondre leurs pairs, voire même les adultes, le tout capturé en vidéo pour une diffusion sur les réseaux sociaux !

Concrètement, l’instigateur de ce jeu adresse des paroles délibérément obscures à sa prétendue “victime”, concluant souvent par une phrase énigmatique, comme le célèbre “T’as les cramptés?”

Quel est l’objectif du “Quoicoubeh” ?

Inciter son interlocuteur “qui ne comprend visiblement rien en principe” à demander des explications en disant “Quoi ?”, moment propice pour dévoiler le piège avec un retentissant “Quoicoubeh!”, comme pour dire “Je t’ai eu(e) sur ce coup-là !”. Un jeu subtil qui se propage depuis des mois dans les couloirs des établissements scolaires.

Le Quoicoubeh : quelle est son origine et qui l’a inventé ?

Certains l’écrivent “quoi cou beh”, “quoi kou beh” ou encore “quoi koubeh”, l’origine de cette “invention” est associée à un certain « Camskola La Vache »@camskolavache, un tiktokeur passionné d’onomatopées très actif sur le réseau social.

Ces expressions ont rapidement fait le tour de TikTok, se propageant de manière virale. Les hashtags #quoicoubeh et #apayinye ont accumulé des millions de vues. À tel point que même les journaux télévisés, notamment TF1 et M6, ont consacré du temps à ce sujet qui suscite visiblement l’intérêt de tous.

D’ailleurs, comme relayé par Le Point, la viralité du néologisme français #quoicoubeh, avec plus de 100 millions de vues sur TikTok, et sa diffusion à travers toutes les générations en font apparemment un phénomène sans précédent !

On vous laisse alors visionner la vidéo qui a introduit le fameux « Quoicoubeh », intitulée “Ta vu quand là Daronne elle parle comme sa c’est mieux jcoupe tout.” :

@camskolavache Ta vu quand là Daronne elle parle comme sa c’est mieux jcoupe tout ..#fyp #pourtoi ♬ son original – 𝑳𝒂𝑽𝒂𝒄𝒉𝒆✪

Le Quoicoubeh a-t-il une signification dans la langue française ?

Concernant la signification de cette expression dans la langue française, eh bien, elle ne veut rien dire du tout. Ce mot est tout simplement dépourvu de sens !

Pour faire simple, le Quoicoubeh serait une sorte de jeu de mots, où le « Quoi? » serait assimilé à « Cou A » et « Coubeh » à « Cou B ».

Cela étant dit, Auphélia Ferrera, docteure en Science du langage à l’Université Sorbonne Nouvelle, souligne sur Europe 1 que les ados créent parfois de nouveaux termes pour désigner des réalités émergentes ou simplement pour renforcer leur appartenance à un groupe. Paraît-il que les jeunes d’aujourd’hui ont besoin de créer leur propre langage pour communiquer entre eux, sans pour autant que les adultes ne comprennent ce qu’ils disent…

Que pensent les spécialistes du terme Quoicoubeh ? 

Selon l’interview accordée au Point par Julie Neveux : “Le langage est fait pour construire du sens à deux, c’est le dialogue. Or là, véritablement, quoicoubeh arrive comme une sorte d’interjection qui vient saper ça, qui vient démonter le système dialogique. C’est comme une sorte de mini-défi, de mini-pulsion nihiliste qu’on lance à quelqu’un et qui est destinée à semer le chaos dans l’interaction linguistique classique.”

Découvrez son passage dans l’émission du Quotidien, intitulée “Spoiler, Quoicoubeh : arrêtez de paniquer, le Français va très bien” :

Cependant, pour Auphélia Ferrera, le quoicoubeh est également un moyen de se distinguer des autres, notamment au collège ou encore au lycée, où le plaisir réside parfois dans le fait que les enseignants ne comprennent pas les subtilités du langage des élèves. Selon la spécialiste, il s’agit là d’une sorte d’illustration qui montre que le français, comme toutes les autres langues, est en perpétuelle évolution.

Existe-t-il d’autres variantes similaires au Quoicoubeh ?

Oui, aussi étonnant que cela puisse paraître, il existe bel et bien d’autres variantes qui émergent de cette fameuse expression. Si, par exemple, vous répondez à votre interlocuteur en disant “Hein?” au lieu de “Quoi?”, eh bien, attendez-vous à ce qu’il vous dise en retour “Heinpayaye”, une expression tout aussi étrange et insignifiante que le “Quoicoubeh”, vous imaginez ?

Quelles sont les autres expressions tendance chez les ados en France ? 

  • « Mashallah »

Cette expression d’origine arabe est communément utilisée pour exprimer l’admiration ou l’émerveillement envers quelque chose de positif. Sa traduction littérale, « Ce qu’Allah a voulu » ou « selon la volonté d’Allah », souligne l’acceptation de la volonté divine.

  • « Habibi »

Il s’agit d’une expression affective d’origine arabe, que l’on peut littéralement traduire par « mon chéri » ou « mon amour ». Elle est également utilisée de manière amicale entre proches pour signifier « mon ami ».

  • “Quoi” et “Feur”

Il s’agit d’une expression bien connue des cours d’école depuis les années 1980 qui s’invite toujours dans les échanges entre ados. Loin de chercher à enrichir la conversation, ce jeu de mots est en fait créé dans le seul but de susciter des rires. Un simple « Quoi ? Feur ! » et voilà une nouvelle boutade qui tourne autour du mot « coiffeur ».

  • « Starfoullah » ou « Astaghfirullah »

Comme relayé par Doctissimo, “Starfoullah” ou “Astaghfirullah” sont des expressions couramment utilisées dans l’argot français pour exprimer la surprise ou le choc face à quelque chose de gênant.

  • « Miskine »

Il s’agit également d’une expression d’origine arabe, dérivée de « miskīn » qui veut dire « pauvre », et conservant son sens original en français. Elle est fréquemment utilisée pour exprimer du mépris envers une personne jugée pitoyable. Cependant, comme relayé par Le Figaro, ce mot peut également servir à exprimer de la compassion envers quelqu’un qui traverse une mauvaise période dans sa vie. Le terme est à l’origine du mot français « mesquin », défini comme « attaché à ce qui est petit, médiocre ; qui manque de générosité » selon le dictionnaire Le Robert.

  • “Ta les crampter », « Ta les cramptés » ou « T’as les crampter »

Pareil, cette expression n’a pas de sens ! Elle est conçue pour semer la confusion et vous faire croire que vous n’avez pas saisi la question pour demander « quoi ? » afin de mieux comprendre ce que l’autre cherche à vous dire. Le piège se referme alors sur vous, et vous vous retrouvez dans une situation des plus délicates.

  • « Frais »

Dans le contexte moderne, ce terme ne se réfère pas à la température comme pour dire “il fait frais”, mais plutôt à une sorte de satisfaction qui découle d’une situation donnée, comme l’explique TF1.

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