C’est en 1933, en cherchant à connaître les éléments nutritifs essentiels à la croissance d’une levure, que Roger John Williams, un biochimiste américain, a découvert la vitamine B5. Quelques années plus tard, il l’isolera de tissus de foie et sept ans après sa première découverte il réussit à la synthétiser. Après de nombreuses explorations on s’aperçut que cette vitamine est présente dans pratiquement tous les aliments, à des teneurs très variables : de là vient son autre nom d’acide pantothénique, du grec pantothen qui signifie « partout ».
B5, vous avez dit B5 ?
Précurseur du co-enzyme A qui joue un rôle essentiel dans la production d’énergie pour la cellule à partir du métabolisme des lipides, des protides et des glucides, elle contribue aussi à la synthèse des stéroïdes par l’organisme, soit du cholestérol et de ses dérivés. Elle participe au processus de cicatrisation de la peau, à la pousse des cheveux et de manière générale à la croissance des tissus. Elle n’est pas synthétisée par l’organisme, elle est donc apportée par les aliments ; et comme elle n’est pas stockée par l’organisme, il faut en apporter chaque jour.
Pourquoi le chou-fleur ?
Les sources les plus importantes de vitamine B5 sont d’origine animale, foie, volailles, abats, viandes, fromages, les apports végétaux sont ceux de la levure, des céréales du petit déjeuner et du germe de blé. À notre époque où les tenants du végétarisme et du véganisme sont de plus en plus nombreux, il est bon de trouver d’autres approvisionnements. Au potager familial, le chou-fleur (et le brocoli qui est aussi un chou-fleur) est le mieux pourvu : il en contient 1,1 mg pour 100 g, les apports journaliers conseillés étant de 7 mg par jour pour un adulte. Voici sa fiche d’identité : plante annuelle quelquefois cultivée en bisannuelle au potager. Feuilles vert grisâtre, pétiolées, oblongues, légèrement dentées. Fleurs hermaphrodites, jaunes, solitaires en épi simple, beaucoup avortent. Avant leur épanouissement, elles sont réunies en une grosse masse épaisse (la pomme qu’on consomme) de couleur généralement blanche, sinon, verte, jaune ou violette.
La culture
Les jardiniers expérimentés produisent des choux-fleurs sur une vaste période en jouant sur le mode de culture et le choix des variétés. Pour une première approche, le débutant peut se contenter des choux-fleurs d’automne et d’hiver. Selon la période de récolte on distingue :
- Les choux-fleurs de printemps à semer, dans les climats doux, de la mi-août à la mi-septembre pour une mise en place à l’automne. Dans les régions les plus froides, hiverner sous châssis et mettre en place seulement en mars-avril.
- Les choux-fleurs d’été à semer au chaud, sous châssis en février-mars, à planter deux à trois mois plus tard.
- Les choux-fleurs d’automne à semer en mai et juin pour une mise en place un mois et demi plus tard.
- Les choux-fleurs d’hiver ou brocoli, à semer entre mai et fin juin, pour une mise en place deux mois plus tard environ.
La récolte se fait aux périodes indiquées ; consommez les pommes peu après la cueillette.
Quelle que soit l’option retenue, la culture du chou-fleur est toujours la même. Deux mois avant le semis, préparez une parcelle fertilisée avec un engrais organique riche en azote mais pas frais (un compost bien mûr fait l’affaire) : en effet les fertilisations apportées au dernier moment rendent les plants trop peu robustes et les exposent aux maladies. Dans de petits sillons, semez à 2 cm de profondeur. Lorsque les plants ont 5 à 7 vraies feuilles, repiquez en place en laissant 70 cm en tous sens. Arrosez régulièrement, toujours au pied en évitant de mouiller le feuillage. La récolte se fait entre 2 et 5-6 mois plus tard selon le mode de culture. Appliquez la rotation des cultures : respecter 3 à 4 ans avant de faire revenir le chou-fleur sur la même parcelle.
Ils vont chercher à vous contrarier
Le mildiou est la principale maladie, elle se déclare surtout par temps humide et froid, et se développe d’abord sur les jeunes plants. En prévention, optez pour une pulvérisation de bouillie bordelaise (c’est compatible avec le jardinage biologique) dès que le temps vire au chaud et à l’humide. Les jeunes plants sont aussi attaqués par la mouche du chou, au moment de la plantation de printemps. Traitez par un insecticide végétal. Dans les régions les plus touchées on tend un filet de protection (comme pour les carottes) à partir du mois de juin. Méfiez-vous aussi des chenilles dévoreuses de la piéride du chou, et de la noctuelle, surtout en milieu et fin d’été.
Là encore un insecticide fera l’affaire (il sera aussi efficace sur les pucerons cendrés, qui se déclarent à tout moment de la culture), aidé par des pulvérisations de Bacillus thuringiensis.
Les bonnes variétés
À chaque saison son chou-fleur, le choix variétal est pour beaucoup dans la réussite de la culture.
« Merveille de toutes saisons », aussi appelée « Merveille des 4 saisons », convient aux différents types de culture. Sa pomme est blanche, de taille moyenne, et sa culture relativement facile, toutes proportions gardées car ce légume ne doit pas être la priorité du jardinier débutant.
La région d’Angers a contribué à l’histoire du chou-fleur français. Son chou-fleur particulièrement plastique est décliné en quatre variétés : « Extra hâtif d’Angers », « Hâtif d’Angers » ou « Hâtif de Saint-Laud », « d’Angers tardif » et « Extra tardif d’Angers ». De quoi couvrir toute la gamme de cultures et de prolonger les récoltes. Mais c’est affaire de jardinier aguerri, le débutant doit se limiter à « Extra hâtif d’Angers », un chou-fleur très précoce. Sa pomme est volumineuse, d’un grain très fin.
« Géant d’automne Primus » est remarquable par la blancheur de sa pomme. Elle est lourde, bien pleine, à grain fin, bien recouverte par le feuillage. C’est une bonne variété pour la récolte d’automne (jusqu’aux gelées) qui vit bien en climat tempéré et humide.
« Violet de Sicile », avec sa pomme d’un violet intense et son feuillage vert clair, est très décoratif. Aussi bon que joli, il perd néanmoins de son intensité quand il verdit à la cuisson. La pomme est de taille moyenne, à récolter en fin d’été et en automne.
Teneur vitamine B5 de quelques aliments (en g/100 g)
- Levure du boulanger : 10,5 mg
- Foie de veau : 6,22 mg
- Jaune d’œuf : 3,17 mg
- Rognon de bœuf : 2,34 mg
- Chou-fleur : 1,10 mg
- Poulet : 0,88 mg
- Céréales brutes : 0,50 mg
- Céréales enrichies (petit déjeuner) : 2,5 à 5,0 mg
On en sème combien ?
Un plant repiqué, c’est un chou-fleur récolté, le calcul est vite fait. La quantité à cultiver pour ce légume dépend des goûts de chacun, un beau chou-fleur suffit pour quatre personnes. L’arbitrage entre plant acheté et semis se fera en conséquence, sachant qu’un gramme de semence contient 550 graines, mais il y a de la déperdition au moment du semis car elles sont très fines. Le surplus de semences se conserve de 5 à 6 ans.