Pourquoi faut-il relever les stores des hublots au décollage et à l’atterrissage de l’avion ?

Quand on monte à bord d’un avion, surtout après avoir peut-être sprinté dans l’aéroport ou « galéré » à fermer sa valise, certains gestes deviennent si familiers qu’on n’y prête plus attention. Relever les stores des hublots avant le décollage et l’atterrissage en fait partie. Pourtant, ce n’est ni un caprice de l’équipage ni une simple habitude. Ce geste obéit à des impératifs très concrets, à la fois de sécurité, de coordination opérationnelle et même de psychologie du passager. Voyons pourquoi.

Une meilleure visibilité pour anticiper l’imprévu

On l’ignore souvent, mais pendant les phases critiques du vol — le décollage et l’atterrissage — chaque seconde compte en cas d’anomalie. Le fait de garder les hublots dégagés permet aux passagers comme à l’équipage d’avoir une vue directe sur l’extérieur. Cette visibilité peut paraître anodine, mais elle est en réalité cruciale. Alors bien sûr, 99% du temps, tout se passe sans accrocs… mais dans ce petit 1% restant, autant mettre toutes les chances de notre côté. Un bon réflexe à adopter ? Relever votre store dès que vous bouclez votre ceinture — ça devient automatique, et c’est une chose de moins à penser. Imaginons un incident rare, comme un feu moteur ou une fuite de carburant. Un passager attentif qui remarque une situation inhabituelle à l’extérieur peut en informer l’équipage immédiatement, avant que cela ne dégénère. Cela crée une vigilance supplémentaire, parfois décisive.

Faciliter l’évacuation en cas d’urgence

En situation d’urgence, l’accès visuel à l’extérieur de l’avion devient vital. Avant toute évacuation, il faut identifier la zone la plus sûre. Si un flanc de l’appareil est exposé à un danger — incendie, débris, obstacles —, il est crucial que les passagers et les hôtesses puissent l’évaluer en un coup d’œil. Les hublots ouverts facilitent ce choix rapide et potentiellement salvateur.

Autre détail parfois négligé : en cas d’intervention de secours, les équipes au sol doivent pouvoir observer l’intérieur de la cabine depuis l’extérieur. Imaginez les pompiers sur le tarmac, qui cherchent du regard s’il reste quelqu’un à bord – chaque seconde compte. Cela leur permet d’identifier la présence de blessés, de prioriser les interventions, ou de confirmer l’état de l’évacuation. Un simple store baissé, dans ce contexte, devient alors un obstacle inutile.

Préparer les yeux à une transition visuelle brutale

La sécurité en avion, ce n’est pas seulement de l’organisation : c’est aussi une affaire de physiologie. En cas de coupure de courant, d’atterrissage d’urgence ou de sortie précipitée, la capacité des yeux à s’adapter rapidement à la luminosité ambiante devient alors essentielle.

Si les stores sont relevés, l’œil humain est déjà acclimaté à la lumière du jour ou à la pénombre nocturne. Sinon, la sortie vers l’extérieur peut provoquer une gêne visuelle, un délai d’adaptation qui, dans une situation d’urgence, peut coûter cher. C’est un aspect peu connu, mais régulièrement souligné dans les formations des personnels de bord.

Un geste rassurant pour les passagers anxieux

Enfin, au-delà de la dimension logistique, ce geste a une fonction psychologique non négligeable. De nombreux passagers se sentent plus en confiance lorsqu’ils peuvent voir l’extérieur de l’avion, notamment lors du décollage ou de l’approche de la piste. Pour ceux qui redoutent le vol, cela procure un repère visuel rassurant.

La peur de l’avion est souvent liée à une perte de contrôle, à l’angoisse d’être enfermé dans un environnement fermé, opaque. Pouvoir observer le paysage ou suivre la montée de l’appareil aide à atténuer cette sensation d’isolement et de passivité. Cela donne une lecture visuelle cohérente de ce qui se passe, rendant l’expérience plus tangible et moins anxiogène.

Ce qu’il faut retenir

Relever les stores des hublots n’a rien d’un automatisme superflu. C’est une action à la fois pratique, sécuritaire et humaine. Elle illustre bien comment, en aviation, chaque détail compte — non seulement pour la sécurité physique, mais aussi pour le confort mental du passager. Le bon réflexe ? Dès que vous bouclez votre ceinture, pensez à lever le store. Comme ça, c’est fait. Une précaution simple, mais aux effets multiples, que l’on ne regarde plus jamais de la même manière une fois qu’on en comprend l’utilité.
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