7 phrases qui peuvent blesser un enfant

Ne sous-estimez pas le pouvoir des mots ! Ils peuvent faire ou défaire la vie entière d'une personne. Mais quand il s'agit d'un enfant, ces mots peuvent influencer et avoir de terribles conséquences sur sa vie.

Alors que l’éducation positive se développe de plus en plus, il est important de comprendre comment éviter de blesser son enfant avec des paroles. Découvrez dans cet article des conseils pour savoir comment parler à votre enfant de manière positive et constructive, et comment l’encourager à grandir et à développer sa confiance en soi. Nathalie Franc, pédopsychiatre au CHU de Montpellier, rappelle que l’autorité ne s’exerce pas par la peur. En revanche, elle alerte sur les limites de l’éducation positive…On a fait le point pour vous.

L’éducation positive des enfants

L’éducation positive des enfants. Source : spm

Quelle est la liste des mots qui blessent les enfants ?

Nos enfants sont encore petits et ont avant tout besoin de se sentir protégés, aimés. Et nous en tant que parents, sommes là, pour les préparer à leur vie d’adulte avec tous les bagages nécessaires pour en faire des  » super-héros ». Des mots blessants auront un impact sur leur développement psychologique, mais aussi sur leur confiance en eux. On se souvient d’ailleurs tous des critiques dures qui nous ont blessées étant petits.

Focus sur ces mots à bannir de votre quotidien :

1.  » Tu es méchant(e) / vilain(e)

Cette phrase dite souvent sous le coup de la colère ou de la fatigue du parent est la plus destructrice. L’enfant pourrait croire, par la suite, que son fond n’est pas bon et que cela fait de lui une mauvaise personne.

2. « Tu ne comprends jamais rien »

Adopter ce comportement peut détruire la confiance que votre enfant a en lui.

3. « Ne pleure pas pour rien ».

Pour vous, cela est anodin mais pas pour votre bambin. Il crée ses propres émotions et le fait de pleurer en fait partie. Verser quelques larmes va lui permettre d’évacuer le stress de la journée et sa frustration.

4. « Je te souhaite d’avoir un enfant comme toi plus tard »

Dans la tête de votre petit, cela signifie clairement que vous vivez un calvaire de l’avoir pour enfant. « J’espère que tu souffriras alors autant que moi je souffre », sera l’interprétation de votre enfant.

5.  » Ton frère/ ta sœur fait mieux que toi !

Cette phrase va générer de la jalousie entre votre fratrie. Votre enfant deviendra rancunier et pensera que vous préférez son frère ou sa sœur à lui.

6.  « Pourquoi tu ne réussis jamais rien ? »

Nos enfants apprennent de chaque expérience. Encouragez-les à se surpasser. Cette expression par contre aura l’effet inverse sur lui.

7. « Tais toi ! »

Vous apprécierez que l’on vous demande de vous taire de telle sorte ? Ce « tais toi » est plus fort qu’une gifle ! Votre enfant doit s’exprimer comme bon lui semble. Si vous estimez que votre enfant ne doit pas prendre la parole dans une quelconque circonstance, il suffit de lui expliquer les raisons avant.

Tu es un vilain garçon

Tu es un vilain garçon. Source : spm

Comment appliquer une éducation positive et éviter les paroles blessantes ?

Est-ce qu’il arrive à votre petit de faire des choses biens et sages qui méritent des compliments de votre part ? Et si vous l’aidiez à devenir la meilleure version de lui-même.

On vous donne des idées sur la communication bienveillante et le bon discours à tenir aux enfants :

1.  » Tu peux être fier(e)de toi ! »

Cette phrase dirige l’attention vers votre enfant. Il comprendra, avec le temps, qu’il doit se rendre fier lui-même. Ce qui lui permettra de développer son estime de soi.

2.  » Je t’aime »

Rien de plus normal, vous allez nous dire. Mais cela fait tellement du bien de l’entendre. Dites je t’aime à votre enfant ! Répétez-le le plus souvent possible !

3. « Merci ».

Apprendre à son enfant la gratitude. Dire Merci, ça ne coûte rien mais c’est beaucoup.

4. « Tu peux le faire ».

Encourager votre enfant, le pousser à aller plus loin. Lui accorder votre confiance, c’est lui donner confiance en l’avenir.

Comment dire non à son enfant sans le blesser avec des mots ?

Il est essentiel de poser des limites que nos enfants ne doivent pas dépasser mais nous pouvons aussi essayer de communiquer de manière positive et de voir ce qu’il pourrait plutôt faire. Mais avant tout, il est bon de savoir quels sont ses désirs et ses besoins. A ce moment-là, vous pouvez établir des règles.

En disant « non » à votre enfant, il faut aussi lui expliquer la raison de votre décision et de trouver une autre solution qui l’aidera à accepter votre refus. Félicitez-le lorsqu’il réagit positivement à votre refus pour l’encourager à perpétuer ce comportement.

L’éducation positive

L’éducation positive. Source : spm

Mais pourquoi une personne peut-elle être blessante ?

Les mots peuvent blesser, offenser et même détruire la confiance et l’estime de soi d’un enfant. Il est important de comprendre pourquoi une personne peut être blessante et comment éviter de blesser un enfant avec des mots.

Bien souvent, les personnes que nous affectionnons sont celles avec qui nous sommes les plus francs. Selon Gisèle Harrus-Révidi, psychanalyste, tout le monde est convaincu que nos proches doivent nous accepter tels que nous sommes.

1. Vous souhaitez le meilleur pour eux. Impossible qu’ils vous déçoivent

Vos ambitions sont à la hauteur de l’amour que vous portez à votre fille ou votre fils. Pensant connaître votre enfant mieux que personne, vous croyez être les mieux placés pour savoir ce qui est bon pour lui.

Face à un enfant, vous ne pouvez pas forcément savoir ce qui est réellement bon pour lui, tout simplement car il ne partage peut-être pas les mêmes émotions et priorités que vous.

2. Ils sont le miroir de notre passé

Lorsque l’on retrouve chez notre enfant nos défauts, un comportement qui nous rappelle celui que nous avions enfant, nous pouvons nous mettre ainsi en colère contre lui car cela pourrait refléter nos complexes du passé que nous refoulons malgré nous.

Mais au lieu de vouloir changer la personnalité de votre enfant, profitez de l’occasion d’apprendre à mieux vous connaître et à faire un peu la paix avec votre passé.

Et quand l’éducation positive ne fonctionne pas sur notre enfant ?

L’éducation positive peut être un outil très efficace pour aider les enfants à grandir et à se développer, mais parfois elle peut aussi échouer sur le long terme.

Rares seront les psychologues qui seront contre la parentalité positive. Mais que sait-on réellement des bienfaits de ce mode d’éducation ? Allons-nous faire de nos enfants des pros du laxisme, des enfants rois et des enfants colériques ?

Enfant roi

Enfant roi. Source : spm

Pourquoi l’éducation bienveillante peut-elle être une erreur ?

Selon Nathalie France, experte dans la prise en charge des enfants présentant des troubles du comportement, le risque de vouloir tout le temps éviter à son enfant des émotions négatives, serait une erreur. Un enfant doit affronter les difficultés pour se construire et avoir confiance en lui ;

D’un autre côté, s’il vous est déjà arrivé de tomber sur des auteurs pro-éducation positive, on pourrait presque penser que leurs enfants sont déjà adultes et limite avoir l’impression qu’ils oublient la vie des jeunes parents épuisés par leur quotidien.

Nous essayons tant bien que mal de présenter à nos enfants les choses de façon calme et respectueuse mais ce n’est pas pour autant que la décision finale leur reviendra. S’il n’est pas d’accord, notre petit peut l’exprimer et cela peut vite amener à une dispute. C’est ainsi et ce n’est pas pour ça que vous êtes un mauvais parent.

On ne vous demande pas non plus de devenir des parents parfaits, toujours disponibles, patients, ouverts à toutes les discussions. Nous, parents, nous sommes humains ! Ne l’oubliez pas.

Sachez que si vos enfants avaient des parents parfaits, cela serait très frustrant pour eux et ils se sentiraient si loin de cet idéal parental ! Craquer, être en colère et montrer que nous aussi, quelques fois, nous ne savons pas, peut être rassurant pour nos bambins : “En fait, c’est normal, ça arrive à tout le monde, même à ma maman !”.

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