En ce qui concerne l’impact psychologique des maisons de retraite chez les personnes âgées, l’Observatoire National français de la Fin de Vie (dont les travaux sont désormais disponibles auprès du Centre national français des soins palliatifs et de la fin de vie) avait lancé un constat alarmant sur les affections touchant de plus en plus de retraités, en ajoutant qu’il s’agissait d’un véritable naufrage social.
Selon leur rapport, réalisé à la suite d’une étude qualitative menée auprès des résidents d’établissements pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), ils sont environ 40% à être touchés par la dépression, se sentant soit comme un fardeau pour la société et pour leur entourage soit complétement inutile. À noter que ces angoisses sont généralement renforcées par le fait que la personne âgée ne décide pas d’être dans un établissement.
Ainsi, l’entrée en maison de retraite est souvent synonyme d’un parallèle entre la vie et la fin de vie, d’un abandon entre deux mondes, pour la personne âgée et elle s’illustre par une culpabilité pour l’entourage. En effet, la famille est souvent partagée entre le sentiment de culpabilité au vu de l’abandon du sénior et le besoin de préserver sa propre vie intime.
Mais cette décision d’entrer dans ce type d’hébergement est généralement poussée par de nombreuses raisons telles que l’incapacité à rester seul, la perte d’autonomie, le besoin d’un suivi médical, l’aide dans la réalisation de soins de base ou encore le manque de revenus financiers au vu du coût d’une aide à domicile.
À noter que les personnes âgées doivent également cohabiter avec des personnes souffrant de démence. En effet, les maisons de retraite accueillent 42% de patients atteints d’Alzheimer, ce qui crée souvent des tensions au sein de la cohabitation car les séniors ne souhaitent pas finir avec des troubles mentaux graves. On comprend donc davantage pour quelles raisons 85% des français ont déclaré à l’Institut Français d’Opinion Publique (IFOP) qu’ils souhaiteraient vivre leurs derniers instants à domicile.
Heureusement, certaines maisons de retraite ont décidé de faire des choses pour améliorer les conditions de fin de vie des personnes âgées comme c’est le cas de cet établissement norvégien !
Une maison de retraite pas comme les autres
La maison de retraite Manglerudhjemmet de Oslo, en Norvège, a décidé de faire peau neuve afin d’améliorer la vie quotidienne de ses résidents. Sa directrice, Hilde Helland, a expliqué que cette démarche a permis aux personnes âgées de se sentir plus jeunes et qu’il fallait envisager ce type de rénovation pour l’ensemble des maisons de retraite.
En effet, bien loin de la salle de réception aux couleurs ternes et morbides, cette maison de retraite s’est parée d’un spa, d’un pub, d’un restaurant et d’une épicerie. Mais pour arriver à cela, la directrice de l’établissement ainsi que la société privée Unicare ont travaillé dur. Ils ont d’abord réfléchi à la mise en œuvre de leur projet puis ils ont reçu une bourse de 100 000 couronnes norvégiennes (l’équivalent de 10.500€) et ils ont recherché des sponsors afin de pouvoir payer les frais de rénovation.
Aujourd’hui, grâce aux efforts de Hilde Helland, de son équipe et des partenaires dont les magasins Kiwi et Rema pour l’épicerie ainsi que l’équipe norvégienne de football Vålerenga pour le pub, les personnes âgées sont plus qu’heureuses. En outre, les chambres ont été décorées avec de nouveaux meubles, afin qu’elles se rapprochent plus du style d’une maison et un club pour les hommes a été créé car ils sont peu d’hommes en maison de retraite en Norvège.
Voici, en vidéo, la présentation qu’a réalisée Hilde Helland ainsi que les images de la maison de retraite :
