Une approche sur mesure pour un accompagnement complet
La démarche en kinésiologie est toujours personnalisée. Elle repose sur une observation fine de l’état général, des capacités du moment et des priorités de la personne. Une journée de grande fatigue ? On mise sur des mobilisations passives, douces, presque enveloppantes. Une respiration encombrée ? On privilégie des techniques pour libérer l’air et rendre l’effort moins pénible. Tout se fait en nuance, avec cette attention constante à la dignité et au confort.
Concrètement, l’accompagnement peut comprendre :
- La gestion de la douleur grâce à des massages délicats, des mobilisations adaptées ou encore l’application de chaud ou de froid.
- Le maintien d’une mobilité minimale pour éviter raideurs et complications liées à l’immobilité.
- Le soutien respiratoire par des exercices ciblés et un travail sur le souffle.
- Un espace émotionnel sécurisé, où la parole circule et où les tensions se relâchent.
- Des conseils à l’entourage, pour faciliter les gestes quotidiens et aménager l’environnement de manière plus confortable.
Le kinésiologue agit rarement seul. Il s’intègre dans une équipe multidisciplinaire où médecins, infirmiers, psychologues et travailleurs sociaux coordonnent leurs interventions. Ensemble, ils construisent une prise en charge qui ne se limite pas aux manifestations physiques, mais englobe la personne dans toutes ses dimensions.
Soulager la douleur : un travail de précision
En soins palliatifs, la douleur est souvent multiple : physique bien sûr, mais aussi émotionnelle, parfois amplifiée par l’angoisse ou la fatigue. La kinésiologie intervient en observant, en écoutant, puis en adaptant ses gestes pour cibler précisément ce qui pèse le plus.
Cela commence par un bilan personnalisé. On identifie la nature de la douleur — articulaire, musculaire, nerveuse ou mixte —, son intensité, mais aussi ce qu’elle déclenche sur le plan psychologique. Car un muscle contracté par la peur ou la tristesse ne se libérera pas de la même manière qu’une articulation simplement enflammée.
Les techniques peuvent varier :
- Mobilisations douces, pour redonner un peu de souplesse et réduire les tensions.
- Massages légers, qui, au-delà de l’effet mécanique, procurent un apaisement immédiat.
- Relaxation guidée, afin de moduler le tonus musculaire et diminuer l’intensité ressentie.
- Thermo- ou cryothérapie, appliquée de manière ciblée, selon ce qui soulage le plus la personne accompagnée.
Ce qui distingue cette approche, c’est son évaluation continue. Rien n’est figé : une méthode efficace un jour peut l’être moins le lendemain. L’adaptation est permanente, et la communication avec le reste de l’équipe médicale permet de rester aligné sur les priorités du moment.
Des méthodes spécifiques et complémentaires
La kinésiologie dispose d’un éventail d’outils qui ne se limitent pas aux mobilisations physiques. Certaines techniques visent à rééquilibrer l’énergie ou à travailler sur le lien entre émotion et douleur, souvent très fort en fin de vie.
Parmi elles :
- Le rééquilibrage énergétique, qui passe par des pressions sur des points précis, associées à la respiration, pour débloquer des tensions profondes.
- Les tests musculairesqui permettent de repérer des zones de fragilité ou de comprendre si certaines émotions entretiennent la douleur.
- La bio-kinétique musculaire, utile pour maintenir un minimum de tonus, réduire la charge sur les articulations et éviter des douleurs posturales.
- Les massages et mobilisations douces, qui agissent à la fois sur la circulation, la détente musculaire et le confort général.
- La relaxation et la méditation guidée, précieuses pour diminuer l’anxiété et l’hypervigilance corporelle.
Il y a aussi un aspect plus pratique, mais tout aussi essentiel : l’adaptation des postures et de l’environnement. Parfois, un coussin bien placé ou une position différente au lit suffit à réduire une douleur persistante. Le kinésiologue peut recommander ces ajustements, qui font gagner en confort au quotidien.
Enfin, certaines séances peuvent intégrer des approches complémentaires, comme l’acupuncture, la respiration consciente ou la visualisation, toujours avec l’accord de l’équipe médicale. Ces techniques, bien que périphériques, peuvent s’avérer précieuses lorsque la douleur résiste aux méthodes classiques.
Plus qu’un soin, une présence
En soins palliatifs, la kinésiologie n’est pas qu’une somme de gestes techniques. C’est aussi un moment de répit, où l’on prend le temps. Un temps pour respirer, relâcher, se recentrer. Un temps où le corps est abordé avec douceur et respect, sans chercher à « tout remettre en état » mais simplement à se sentir un peu mieux, là, maintenant.
Le rôle du kinésiologue est alors double : soutenir le corps, mais aussi accompagner l’esprit, en réduisant l’inconfort, en donnant des repères rassurants, en créant un espace où la personne peut lâcher prise, ne serait-ce que quelques minutes.
Car au fond, dans ces moments fragiles, chaque geste compte. Un soulagement, même modeste, peut rendre une journée plus supportable. Et parfois, c’est cela qui reste le plus précieux.