Quelles solutions pour les étudiants en souffrance psychique ?

La santé mentale des étudiants s'est invitée au-devant de l'actualité depuis la crise sanitaire. Face à une détresse psychologique qui prend de l'ampleur, acteurs publics comme privés se mobilisent pour aider les jeunes à briser le tabou et pousser la porte de professionnels spécialisés dans l'accompagnement des personnes en détresse. Certains assureurs incluent désormais dans leurs offres des dispositifs d'écoute et de coaching pour aider les étudiants à surmonter ces épreuves personnelles.

Le phénomène du mal-être étudiant est, depuis la pandémie de Covid-19, bien documenté – et la fin de la crise sanitaire ne semble pas y avoir mis un terme, bien au contraire : de plus en plus d’étudiants éprouvent une forme ou une autre de détresse psychologique. Sentiment d’isolement, soucis financiers, difficultés à se loger ou à manger, éco-anxiété, décrochage universitaire, perte de sens ou questionnement sur leur avenir, harcèlement, pression sociale liée à l’entrée prochaine dans le monde du travail… : à cet âge pivot, autrefois associé à une forme d’insouciance, les motifs d’inquiétude ne manquent pas.

Une hausse inquiétante du phénomène

Le docteur Emilie Arnault, qui reçoit les étudiants en souffrance au Service de santé universitaire (SSU) de Tours, >observe chez ses jeunes patients « des facteurs spécifiques qui sont propices à la déstabilisation et aux conduites à risque de manière générale ». Mais aussi l’influence de « tout ce qui va être anxiogène dans notre société aujourd’hui, la pression de la performance, l’incertitude de l’avenir (…). Le volet écologique aussi les perturbe et les questionne beaucoup. Donc il y a tout un ensemble de facteurs, à la fois propres à leur âge et propres à la société dans laquelle on évolue aujourd’hui qui favorise cette souffrance », relève la spécialiste, dont le service a enregistré une hausse de +30% des demandes de consultations depuis 2020.

Préoccupante, cette tendance se confirme également au niveau du Bureau d’aide psychologique universitaire (BAPU), où les demandes ont, toujours dans la seule ville de Tours, bondi de +150% sur la même période. Et les étudiants tourangeaux n’ont rien d’une exception. Au terme d’une étude menée auprès de leurs homologues rennais, il est apparu que >plus de six étudiants sur dix (60,3%) présentaient « des signes de détresse psychologique ». Dans le détail, 23,2% des étudiants interrogés présentaient des symptômes caractéristiques de la dépression, 37,5% des symptômes d’anxiété et plus de la moitié (51,5%) exprimaient un sentiment de solitude.

De nombreux dispositifs publics destinés aux étudiants

On le sait, la première étape, face à de telles épreuves, est de pouvoir exprimer son mal-être sans crainte d’être jugé. Heureusement, les étudiants en souffrance psychologique peuvent compter sur un certain nombre d’initiatives et de dispositifs spécifiquement conçus pour les accompagner : les BAPU, dont les consultations sont intégralement prises en charge par la Sécurité sociale et les mutuelles ; les SSU, qui peuvent éventuellement les orienter vers des structures plus adaptées ; mais aussi les nombreuses lignes d’écoute, comme le Fil santé jeunes, Nightline, Drogue Info Service ou encore le 3114, le numéro national de prévention du suicide.

Mis en place durant la crise sanitaire, le dispositif >« Mon soutien psy » permet, par ailleurs, à toute personne en souffrance psychique – dont les étudiants – de bénéficier de séances d’accompagnement psychologique. Jusqu’à huit séances peuvent être prises en charge par l’Assurance maladie, si elles font suite à la prescription d’un médecin généraliste. Enfin, le dispositif >« Santé Psy Etudiant », également instauré pendant la pandémie, est prolongé au moins jusqu’à la fin de l’année 2023 : lui aussi ouvre le droit, sous réserve d’être adressé par un SSU ou un médecin généraliste, à huit séances gratuites auprès de professionnels partenaires. Autant d’initiatives publiques dont les étudiants peuvent se saisir sans attendre s’ils font face à des difficultés personnelles.

Ces assurances qui viennent en aide aux étudiants en difficulté

Si les pouvoirs publics semblent avoir pris en compte l’importance de la santé mentale des étudiants, c’est aussi le cas d’un certain nombre d’acteurs privés, au premier rang desquels les assurances et mutuelles. Certains d’entre eux, comme la MAIF, proposent depuis longtemps une forme d’assurance contre la dépression et ses conséquences, notamment quand la maladie devient si handicapante qu’elle compromet la capacité de l’assuré à rembourser ses emprunts. De son côté, l’assureur en ligne FRIDAY propose, avec son option assurance scolaire étudiant (2 euros/mois en plus de l’assurance habitation), un accompagnement psychologique en cas d’accident ou de harcèlement, ainsi qu’un service de coaching scolaire – un accompagnement qu’apportent aussi, par téléphone, les infirmières partenaires de la LMDE. De quoi s’asseoir sur les bancs de la fac l’esprit serein.

Contenus sponsorisés