Il y a une épidémie de femmes épuisées par leur travail de mères

Donner naissance à un enfant est la chose la plus extraordinaire qu’une femme puisse vivre dans sa vie. Mais comment cet événement merveilleux peut-il mener à un véritable état dépressif ? Faustine Bollaert a traité cette problématique dans son émission « Ça commence aujourd’hui ». En invitant des femmes souffrant de burn-out maternel sur le plateau, la journaliste a pu mettre en évidence les difficultés quotidiennes auxquelles se confrontent les mères.

Tout comme le burn-out professionnel, le burn-out maternel entraîne une fatigue émotionnelle intense semblable à une véritable dépression. Les mères souffrant de cette situation n’osent généralement pas en parler de peur d’être jugées. « Comment puis-je me plaindre de mon rôle de mère ? », disent-elles.

Pourtant, au fil du temps, le fantasme d’une vie de famille épanouissante disparaît laissant place à des sentiments atroces.

Une étude réalisée en Belgique a rassemblé cinq femmes âgées de 30 à 42 ans ayant toutes des enfants âgés de plus de 18 mois. Les mères ont dû répondre à des questionnaires exhaustifs portant sur leur bien-être mental. Par la suite, leurs réponses ont été analysées par un psychologique clinique ainsi qu’un expert en analyse qualitative d’expériences de vie liées à des maladies chroniques. Leurs déductions ont permis d’identifier certaines causes et symptômes du burn-out. Voici leurs observations:

Les causes du burn-out maternel

Une idéalisation du rôle de mère

Quand on accouche d’un enfant, on s’imagine tout de suite que ce sera un bonheur infini. On arrive à se convaincre qu’on sera une mère exemplaire, qu’on prendra soin de notre progéniture et qu’on saura lui apporter tout ce dont elle a besoin. On l’éduquera de la bonne manière et on lui transmettra nos valeurs intrinsèques.

Un stress et un surmenage

La réalité nous rattrape souvent bien plus vite que prévu. On se rend compte que l’enfant ne fait pas ses nuits, qu’il pleure beaucoup et qu’il demande une attention totale. De plus, le besoin d’être une mère parfaite nous contraint à subir une pression supplémentaire. On voudrait répondre efficacement à toutes les demandes non exprimées de l’enfant.

Une peur de perdre le contrôle

La fatigue physique et émotionnelle prend le dessus et on a terriblement peur. Peur de mal gérer cette grande responsabilité. Peur que notre enfant manque de quelque chose. On a tellement envie d’être à la hauteur qu’on finit par s’épuiser et par agir sous le coup des émotions : colère, tristesse et peur dominent.

Une solitude ressentie

Un enfant se fait à deux et pourtant, la mère endosse souvent la plus grande responsabilité. Elle offre son amour et son énergie à sa progéniture et a le sentiment intrinsèque que le père ne fournit pas les mêmes efforts. De plus, elle voit son entourage vaquer à ses occupations sans se soucier de ce qu’elle endure. Elle finit par se sentir terriblement seule et délaissée.

Comment savoir si vous êtes victime d’un burn-out maternel ?

Une fatigue physique et émotionnelle

Si vous ne dormez pas suffisamment, que vous vous mettez beaucoup de pression pour répondre aux besoins de votre bébé, que vous avez des douleurs au cou, des maux de tête ou une fatigue généralisée, vous souffrez probablement de burn-out. Vous épuisez toutes vos ressources en énergie pour assumer votre rôle de mère et vous finissez par vous sentir épuisée.

Une colère et une sensibilité excessive

Quand les pleurs et les cris s’accentuent à mesure que le temps passe, vous finissez pas devenir irritable et colérique. Il refuse d’avaler sa compote de pommes, vous vous mettez à hurler. Il a renversé du lait sur sa couverture, vous vous mettez à pleurer. Vous êtes sur les nerfs et votre sensibilité vous déstabilise.

Une honte et une culpabilité

Puisque vous n’arrivez pas à contrôler vos émotions, vous vous sentez coupable. Vous avez l’impression d’avoir échoué à votre rôle de mère qui vous tenait tant à coeur. Vous vous remettez constamment en question et vous perdez votre estime de vous-même. Vous vous sentez incapable et vous commencez à vous blâmer pour tout. Vous avez honte et ce mélange de sentiments négatifs que vous ressentez affaiblit votre psychique et vous conduit à la dépression.

Comment s’en sortir ?

Pour commencer, vous devez absolument vous déculpabiliser. Pour cela, vous devez comprendre que la mère parfaite n’existe pas et que vous êtes humaine. Vous avez le droit de faire des erreurs et de ressentir de l’amertume. Ensuite, vous devez savoir déléguer les tâches à une tierce personne et parler de vos émotions à votre partenaire. Si vous avez du mal à le faire ou si vous sentez qu’il ne vous comprend pas, tentez d’en parler avec d’autres mères et vous saurez que vous n’êtes pas seule. Vous découvrirez qu’elles partagent les mêmes difficultés et les mêmes peurs que vous.

Il est très important de parler de la situation avant qu’elle ne s’envenime. Si vous sentez que vous tombez dans la dépression, n’hésitez pas à consulter un psychologue. La maternité est une rude épreuve et a son lot de pression et d’interrogations. Vous avez besoin d’être soutenue dans votre démarche et de retrouver votre joie de vivre pour mieux appréhender chaque situation.

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