Sophie de Menthon défend les sachets de nicotine : « La France fait tout à l’envers »

Invitée de l’émission Mettez-vous d’accord sur Sud Radio, l’entrepreneuse et présidente de l’organisation patronale Ethic, Sophie de Menthon, n’a pas mâché ses mots. Très critique à l’égard de la politique anti-tabac menée par le gouvernement, elle a plaidé en faveur des sachets de nicotine, ces produits sans tabac largement utilisés à l’étranger, mais menacés d’interdiction en France.

Une politique « à rebours » des enjeux de santé publique

Dès l’ouverture du débat, Sophie de Menthon a pointé ce qu’elle considère comme une contradiction majeure des autorités françaises : « On compte 75 000 décès par an dus au tabac. C’est la première cause de mortalité évitable. Pourtant, la France prend systématiquement les mauvaises décisions ».

Pour la cheffe d’entreprise, la volonté d’interdire les sachets de nicotine oraux, comme les pouches, illustre l’aveuglement des pouvoirs publics. « Ces produits contribuent à faire baisser la consommation de tabac, sans combustion, ni goudron, ni fumée. Et pourtant, le gouvernement s’apprête à les interdire », s’insurge-t-elle.

L’exception française, un contre-modèle ?

Alors que plusieurs pays européens, comme le Royaume-Uni, l’Italie ou la Grèce, ont autorisé et même promu les sachets de nicotines comme alternative à la cigarette, la France fait figure d’exception. « Nous sommes les derniers de la classe. Le cancre de l’Europe », lance Sophie de Menthon, qui cite volontiers l’exemple de la Suède. Grâce aux produits oraux de la nicotine, dont font partie les sachets de nicotine, la Suède devrait bientôt atteindre une prévalence tabagique de 5%, et ainsi devenir la première nation « sans fumée » de l’Union européenne.

Les études scientifiques, selon elle, confirment l’efficacité de ces produits dans une stratégie de réduction des risques. Aux États-Unis, la Food and Drug Administration (FDA) a même reconnu que les sachets de nicotine présentent un risque bien moindre que les cigarettes classiques.

L’échec d’un modèle fondé sur l’interdiction

Pour Sophie de Menthon, la France s’obstine dans une logique répressive inefficace. « On empile les plans cancer depuis des décennies, sans résultats tangibles. Pendant ce temps, les autres pays avancent, innovent et adaptent leur politique à la réalité ».

Elle souligne que la France reste l’un des pays les plus touchés par le tabagisme en Europe occidentale, avec 15 millions de fumeurs, dont 12 millions quotidiens. Le taux de prévalence atteint 31,3%. Dans le même temps, le marché parallèle prospère, avec près de 7 milliards d’euros de recettes fiscales perdues chaque année.

Une question de santé, mais aussi de vie au travail

Loin de limiter son propos à la seule sphère sanitaire, Sophie de Menthon élargit le débat à la vie en entreprise. « Les salariés descendent régulièrement fumer. Cela interrompt leur activité et génère des déchets. Encourager l’usage de produits sans fumée améliorerait non seulement leur santé, mais aussi leur productivité ».

Elle dénonce une politique incohérente, citant en exemple l’interdiction récente des cigarettes électroniques jetables et le projet d’interdiction des sachets de nicotine. « Et après, on s’étonne que rien ne change ? ».

Changer de cap avant qu’il ne soit trop tard

Face à cette situation, la présidente d’Ethic appelle à un changement radical de stratégie. « Il faut sortir de cette logique d’interdiction à tout prix. Cela ne fonctionne pas. Cela ne fait qu’alimenter les trafics ».

Elle plaide pour une véritable politique de réduction des risques, à l’image de celle pratiquée dans plusieurs pays européens. Les sachets de nicotine, martèle-t-elle, ne sont pas une solution miracle, mais un outil efficace pour accompagner les fumeurs vers le sevrage. « Ils sont infiniment moins nocifs que la cigarette. Pour les personnes dépendantes, c’est une aide précieuse ».

Dans un contexte où les politiques de santé publique sont de plus en plus scrutées, Sophie de Menthon appelle le gouvernement à prendre exemple sur les pays qui ont misé sur les alternatives. « Il est temps de donner aux fumeurs une vraie chance de sortir du tabac. Continuer à rejeter les produits alternatifs, c’est persister dans un échec ».

Son message est limpide : la réduction du tabagisme passe par l’innovation, pas par l’interdiction systématique.

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